LASIK: LA METHODE IDEALE POUR CORRIGER DES ERREURS DE REFRACTION
Le traitement chirurgical des erreurs de la réfraction connaît une nouvelle évolution. Avec l'avènement du LASIK, les myopies (jusqu'à -10 dioptries), les astigmatismes (jusqu'à 6 dioptries) et les hypermétropies (jusqu'à +3 dioptries) peuvent être corrigées avec une prédictibilité jusqu'à présent inégalé. Mieux encore, ces interventions sont pratiquement indolores et donnent un résultat visuel dès le lendemain.
La terme "LASIK" est une abréviation de "LAser in SI tu Keratomileusis". Il s'agit d'une procédure de chirurgie réfractive, pendant laquelle un traitement au laser Excimer est effectué sous une lamelle protectrice de tissu cornéen. Ce "capot" comprend l'épithélium, la membrane de Bowman et une couche de stroma cornéen. Il a une épaisseur totale de 160 microns. Le laser Excimer a une longueur d'ondes de 193 nm et permet d'enlever de fines couches de cornée de façon micrométrée. Il va ainsi modifier la surface de la cornée et corriger la plupart des erreurs de réfraction: myopie, hypermétropie et astigmatisme. Jusqu'a présent, les traitements au laser Excimer étaient effectués en surface de cornée, après abrasion de l'épithélium: la kératectomie photeréfractive ou PRK.
HISTORIQUE
C'est en 1963 que le Dr Jose Barraquer (Bogota, Colombie) développa le kératomileusis. Nous disposons donc d'un recul de plus de 30 ans; qui a permis de démontrer que - sauf complications techniques - la réalistion du capot cornéen ne s'accompagne pas de réfractions cicatricielles.
Plusieurs améliorations furent apportées au fil des années. L'Instrument qui permet de réalisation le capot cornéen, le microkératome, était d'abord un instrument manuel. Le Dr. Luis Ruiz (Bogota, Colombie) le fit ensuite évoluer vers un kératome motorisé. Celui-ci permet de faire des lamelles d'épaisseur égale ce qui contribue à donner des résultats toujours plus reproductibles. Pour traiter la myopie, une seconde couche de tissu était enlevée sous le capot, au moyen du même kératome. Cette technique s'appelle le " automated lamellar keratplasty" ou ALK. La qualité et la précision de cette seconde coupe était parfois aléatoire et les résultats pas toujours fiables.
En 1988 le Dr. Ionnas pallikaris (Héraklion, Grèce) fut le premier à employer le laser Excimer sous ce capot cornéen pour obtenir une ablation plus précise de stroma cornéen: le LASIK était né. Depuis, la technique s'est affinée et des nomogrammes ont été développés, permettant d'obtenir des résultats d'une remarquable prédictibilité.
PROCEDURE
La chirurgie se fait en ambulatoire sous anesthésie topique (uniquement des gouttes). Dans une première phase, le capot cornéen est réalisé au moyen du kératome motorisé: il s'agit d'une lamelle de 8 à 9 mm de diamètre et de 160 microns d'épaisseur. Cette lamelle reste incomplète, ce qui permet de réaliser une charnière d'une longueur de 0,75 mm qui maintient le capot fixe à la cornée. Le capot est rabattu, permettant aux rayons de laser Excimer de procéder à l'ablation du lit stromal avec une précision micrométrique. Il est ensuite remis en place. La pompe endothéliale contribuera à l'adhésion de capot au lit de la cornée: des sutures ne sont pas nécessaires. Cette technique permet une guérison rapide et un confort optimal pour le patient.
KERACTECTOMIE PHOTREFRACTIVE (PRK) OU LASIK
Le traitement en surface au laser Excimer, la kéractomie photoréfractive (PRK), a démontré sa sûreté et son efficacité. Il implique néanmois l'abrasion de l'épithélium, qui - après le traitement - prendra 2 à 3 jours pour recouvrir la surface de la cornée. Cette période est assez douloureuse. Le processus de guérison des couches superficielles de la cornée est lent et variable d'un patient à l'autre. Il disposera d'une acuité visuelle fonctionelle après 3 à 5 jours et d'une acuité visuelle stabilisée après 3 semaines, voire plusieurs mois après le traitement. 85 % des patients possèdent une acuité visuelle de 5/10 ou mieux et 50 % de 10/10 ou mieux sans correction dans le groupe des myopies de -2 à -6 dioptries. Dans les myopies plus élevées, la prédictibilité des résultats diminue. Dans de rares cas, une cicatrisation cornéenne anormale peut se développer, pouvant diminuer l'acuité visuelle optimale.
Dans le LASIK, le processus de cicatrisation est considérablement réduit: l'épithélium de la cornée et la membrane de Bowman restent préservés et la couche superficielle de la cornée est moins perturbée en tant que surface de réfraction. Il n'y a pas de haze subépithelial. Le stroma cornéen ne présente pas de réaction cicatricielle. Vu la rapidité de la guérison, la récupération fonctionelle de l'acuité visuelle se fait dès le lendemain de l'intervention. La réfraction est stabilisée après 1 à 3 semaines. La douleur post-opératoire est peu importante. Les résultats en acuité visuelle sans correction sont comporables ou légèrement meilleurs qu'en PRK, et ceci pour des myopies allant jusqu'à -10 dioptries! En cas de sous-correction, une retouche est possible en soulevant le capot cornéen existant, ce qui permet d'améliorer encore les résultats. Dans un groupe de myopies allant de -2 à -10 dioptries, plus de 90 % des patients obtiennent une correction entre +1 et -1 dioptrie. La prédictibilité est meilleure pour les myopies moins élevées. Le Lasik permet également de corriger les astigmatismes (jusqu'à 6 dioptries) et les hypermétropies (jusqu'à +3 dioptries).
Les inconvénients du LASIK sont liés au prix de l'appareillage laser et à la complexité du kératome. Pendant l'intervention, plusieurs contrôles de sécurité doivent être intégrés dans le montage du kératome et dans le protocole chirurgical.
CONCLUSION
Le peu de cicatrisation qu'il provoque, la rapidité et la prédictibilité de ses résultats font du lasik un traitement de choix pour la correction de la plupart des erreurs de réfraction. Il permet actuellement de traiter les myopies (jusqu'à -10 dioptries), les astigmatismes (jusqu'à 6 dioptries) et les hypermétropies (jusqu'à +3 dioptries). A l'avenir, les lasers seront d'un prix plus abordable et les kératomes seront encore plus fiables.
Dès à présent, le LASIK peut offrir au patient informé, avec une erreur de réfraction stabilisée, une alternative plus que valable aux lentilles de contact. Il faut prendre en compte d'une part le confort d'une vie sans correction optique (ou une grande indépendance par rapport à une correction résiduelle très légère), le coût non négligeable des lentilles de contact et des produits d'entretien à long terme et d'autre part le prix de l'intervention et le risque chirurgical lié à toute intervention (qui, en cas de LASIK par un chirurgien expérimenté, est peu élevé. Naturellement, c'est bien nécessaire que l'erreur réfractive n'évolue plus. C'st pourquoi qu'on doit attendre jusqu'à l'age de 20 a 25 ans. En attendant les lentilles de contact sont les seules alternatives pour les lunettes.